L’intelligence économique, une « boîte à outils » au service de la performance des entreprises
Orbis Géopolitique
3 novembre 2020


Notion demeurée longtemps aussi floue qu’imprécise, l’intelligence économique est complexe à définir. En effet, ce n’est pas le fait qu’elle ne dispose pas de qualification claire, mais bien qu’elle en contienne autant qu’il y a d’entreprises. Largement utilisée dans le domaine économique, elle s’apparente à un ensemble de procédés permettant à tel ou tel acteur de devenir plus performant. Des méthodes devenues aujourd’hui vitales tant le numérique et la guerre économique accroissent les rivalités et la concurrence.


L’intelligence économique, comme l’entend le directeur de l’École de guerre économique, Christian Harbulot, peut se définir comme « la recherche et l’interprétation systématiques de l’information accessible à tous, afin de décrypter les intentions des acteurs et de connaître leurs capacités. Elle comprend toutes les opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel (protection, veille, influence) et se différencie du renseignement traditionnel par la nature de son champ d’application, l’identité de ses acteurs et ses spécificités culturelles. »

 

Utilisée en France depuis peu, cette méthode demeure comme essentielle dans le monde commercial contemporain. En effet, la guerre économique oblige les entreprises à se doter de méthodes nouvelles et d’astuces modernes pour établir des stratégies et tactiques cohérentes permettant d’atteindre leurs objectifs. Chaque jour qui passe accroit la rivalité qui existe sur la scène commerciale, qu’elle soit locale ou globale. Et dans cet univers, tout le monde est concerné.

 

Un ensemble de méthodes pour accroitre la productivité

Cette forme de « renseignement économique légal » met en avant les méthodes de veille, de d’influence et de cybersécurité. Ces différents outils permettent à l’entreprise de mieux connaitre les attentes de ses clients, les capacités de ses concurrents, les ouvertures potentielles de nouveaux marchés ou l’évolution des réglementations. Dans un monde en constante mutation, où le numérique prend, par ailleurs, une place toujours plus importante, avoir une longueur d’avance sur ses concurrents devient vital. En ce sens, le plus petit peut être le plus performant s’il est le plus intelligent.

 

Afin de peser dans le nouveau monde économique issu des révolutions industrielles successives, plusieurs éléments apparaissent comme indispensables : la veille, tout d’abord, qui permet la collecte d’informations dans le but de surveiller l’évolution d’un marché, d’anticiper les tendances qui impacteront l’entreprise ou de contrôler les variations normatives. Adaptée à la situation du moment, l’entreprise peut se lancer dans l’analyse et le traitement, mais également dans la protection de ses données, élément qui lui permettra d’établir une stratégie capable de la rendre plus performante.

 

À ce titre, il est nécessaire d’ajouter la capacité d’influence de l’entreprise, méthode nécessaire pour promouvoir ses intérêts et agir sur les perceptions du public dans le but de mettre en avant des produits ou une image. Tout cela n’a qu’un but : améliorer la compétitivité. Étant donné que l’intelligence économique demeure comme une démarche visant à favoriser le développement des acteurs en question, chaque stratégie est unique dans la mesure où elle correspond à une entreprise en particulier.

 

Pour résumer, cinq verbes permettent de caractériser au mieux l’intelligence économique : collecter, étudier, valoriser, propager et défendre. Étant donné que tout marché est une compétition, la pratique de l’intelligence économique devient donc une épée autant qu’un bouclier tant elle permet d’accroitre ses performances tout en se prémunissant des avancées de ses rivaux.

 

Une nécessité vitale pour les entreprises françaises

L’intelligence économique se fonde sur des méthodes légales, car elle ne s‘appuie que sur des sources ouvertes et se différencie, en cela, de l’espionnage économique. La réussite prend sa source dans l’utilisation des informations ; la méthode est donc primordiale. Le grand défi de l’intelligence économique est son adaptation globale au monde du cyber. Omniprésent, le numérique fait partie intégrante de nos vies. Les entreprises françaises doivent en prendre conscience et l’intégrer dans leurs méthodes d’intelligence économique afin de pouvoir peser sur la scène mondiale et l’obtention de nouveaux marchés.